"Des projets pour mieux apprendre ?" Un nouveau dossier de l'Institut Français de l'Education

L'Institut Français de l'Education (IFE, http://ife.ens-lyon.fr/) publie régulièrement des "Dossiers d'actualité Veille et Analyses" généralement très bien faits. Il vient de mettre en ligne un dossier intitulé "Des projets pour mieux apprendre ?", qui ne déroge pas à la règle. Réalisé par Catherine REVERDY, il est consacré à un thème qui intéresse particulièrement la didactique des langues-cultures en ces temps d'élaboration de la perspective actionnelle.

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Présentation de ce dossier


L’apprentissage par projet, né dans les années 1920 en même temps que les autres méthodes actives, a été remis en lumière il y a une trentaine d’années en écho à la tendance de la société à « penser en projet » et dans le but d’engager davantage les élèves dans leur apprentissage. Coexistent alors plusieurs types de projets à l’école, comme les projets éducatifs (qui dépassent le cadre scolaire), pédagogiques (inclus dans la relation entre enseignants et élèves), d’établissement (pour rassembler tous les acteurs locaux et dont sont censés découler les projets pédagogiques) et de formation (concernant l’avenir professionnel des élèves).


Ce dossier s’intéresse surtout aux projets pédagogiques, qui sont très utilisés dans les enseignements proches du monde du travail (enseignements professionnel, technologique ou supérieur), mais qui sont abordés de manière diverse dans toutes les disciplines. L’apprentissage par projet place les élèves ou les étudiants en position d’acteurs responsables de leur projet, ce qui les amène à chercher collectivement des solutions aux problèmes posés par la réalisation concrète du projet et à construire ainsi petit à petit leur apprentissage et leur propre projet personnel et professionnel.


Quels sont les effets réellement constatés sur les acquis des élèves et des étudiants ? Comment faire face aux difficultés de mise en œuvre de cette méthode dans la classe, au niveau de l’établissement ou par rapport aux contenus disciplinaires ? Ces questions sont abordées dans ce dossier, à travers des exemples d’application de l’apprentissage par projet et des résultats de recherche soulignant notamment le rôle clé de l’enseignant dans la structuration du projet et dans l’accompagnement et le soutien aux élèves pendant la réalisation du projet.

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Télécharger la version intégrale en pdf : http://ife.ens-lyon.fr/vst/DA-Veille/82-fevrier-2013.pdf

Parmi les passages qui ont particulièrement attiré mon attention, il y ceux qui portent sur les points suivants :

 

- les formes institutionnalisées de la pédagogie de projet dans l'enseignement français : Travaux Pratiques Encadrés (TPE) en lycée, Itinéraires De Découverte (IDD) en collège, Projet Pluridisciplinaire à Caractère Profesionnel (PPCP) en lycée professionnel (les liens sont donnés vers les textes officiels de référence) ;

 

- la question de l'évaluation des projets (pp. 14-16), et tout spécialement ce passage, qui demanderai assurément à être développé étant donné son importance, parce qu'il renvoie à la question de l'orientation processus (l'intérêt porté au processus d'apprentissage) par rapport à l'orientation produit (l'intérêt porté au résultat de l'apprentissage) :

 

" (...) pour qu’un changement d’approche pédagogique puisse être effectif (et cela est le cas dans les classes testées), cela implique forcément une relecture des standards du point de vue de l’apprenant, une traduction des objectifs pédagogiques en "performances d’apprentissage". (je souligne)

 

Faut-il rappeler encore que le CECRL, sur lequel l'institution veut fonder l'évaluation de l'apprentissage des langues, ne propose qu'une évaluation-produit, alors que l'enseignement scolaire doit accorder une importance tout aussi grande au progrès des élèves et à leur implication dans leur apprentissage ?