Faire ou ne pas faire une thèse en didactique des langues-cultures ?

J'ai lu avec intéret le billet d'Isabelle BARTH sur son blog, intitulé "Ne dites pas à mes parents que je suis doctorant en management, ils croient que je cherche un emploi", daté du 10 juin 2013.


Elle y présente "les raisons de faire / de ne pas faire une thèse de doctorat" en "sciences de gestion" (management) qui me paraissent pour la plupart transférables telles quelles pour la didactique des langues-cultures. Je reprends ici les titres correspondants, qu'elle développe bien entendu dans son billet:

 

        Arguments contre

Arguments pour
1. La longueur du projet 1. Les enjeux pour la société
2. La précarité 2. Les enjeux pour une discipline
3. L'implication H24 (24h sur 24) 3. La formidable stimulation intellectuelle
4. Le stress et le doute

4. Un portefeuille de compétences

inédites et rares

5. Le manque de valorisation

des métiers d'enseignant-chercheur

5. Le bac + 8 : la nouvelle frontière

des cadres à haut potentiel

6. Le moyen le plus sûr

de perdre tout contact avec la réalité

6. Un projet excitant et distinctif

L'auteure donne finalement un net avantage aux raisons "d'y aller", comme elle l'écrit dans sa conclusion, qui me semble elle aussi valable pour la didactique des langues-cultures (la toute dernière phrase, en particulier, me semble particulièrement pertinente):


Finalement, y aller ou pas ?

Oui, trois fois oui ! Commencer une thèse de doctorat c’est identifier avec passion une énigme à résoudre. C’est vouloir mieux comprendre et interpréter le monde qui nous entoure. C’est le « pourquoi » de l’enfant que nous avons été et qui cherchait des réponses à tout ce qui l’étonnait, mais avec des outils et des méthodes que l’on maîtrise. Faire une recherche doctorale, c’est aussi sortir des croyances et des idées toutes faites, conquérir l’objectivité qui permet de sortir des conflits construits sur les « on dit ».
Soyons clair, une recherche doctorale en sciences de gestion a peu de probabilité de modifier le cours de l’histoire du management et des organisations, mais elle peut y contribuer, modestement, et c’est déjà très bien, comme elle contribue à la connaissance sur les pratiques managériales.
Si une recherche doctorale ne change pas le monde, elle change, à coup sûr le doctorant qui la conduit. Et ce processus est sans prix.


Christian Puren