Un premier numéro de revue sur la médiation en classe de langue et dans les certifications (ELA n° 167, juil.-sept. 2012)

Le numéro 167 (juillet-septembre 2012) de la revue Etude de Linguistique Appliquée est intitulé "La médiation linguistique : entre traduction et médiation des langues vivantes". Il est issu de journées d'études consacrées à ce thème en mars 2010 à l'Université Paris-Est Créteil.

 

Je recommande particulièrement la lecture de certaines contributions qui, comme l'écrivent dans leur présentation les deux co-coordonnateurs, Joëlle ADEN et Dirk WEISSMANN, "dressent un bilan provisoire de la mise en oeuvre dans leurs contextes éducatifs singuliers et ouvrent des pistes de réflexion pour une meilleure prise en compte des compétences de médiation dans les classes" (p. 266). Ce sont les articles suivants, illustrés par des reproductions de documents (activités de classe ou d'examen) :


- Birgit SCHÄDLICH (Université de Göttingen, Allemagne), "La mise en oeuvre de la médiation linguistique dans l'enseignement des langues vivantes en Allemagne : instructions officielles, manuels, pratiques de classe", pp. 325-339.


- Christine MICHLER (Université de Bamberg, Allemagne), "Pour un développement précoce de la compétence de médiation linguistique : l'exemple de l'enseignement du français dans les collèges allemands", pp. 341-353.


- Sandrine ALEGRE (Université de Bath, Royaume-Uni), "Activités langagières de médiation dans le système de certification grec KPG", pp. 355-367.

 

En fin de volume, Laura NICOLAS, doctorante à l'Université Paris III-Sorbonne Nouvelle, présente la problématique intéressante de sa recherche: "L'apprenant-médiateur : enjeux et perspectives des traductions spontanées en classe de français langue étrangère". Elle nous rappelle très justement que dans toute classe de langue étrangère, parce qu'elle est une micro-société multilingue, des activités de médiation sont constamment prises en charge par les enseignants et les apprenants eux-mêmes.


Autant d'articles qui font regretter que cette médiation - qui est pourtant la nouvelle activité langagière proposée par le CECRL parce que correspondant à la compétence stratégique d'un acteur social dans une société multilingue et multiculturelle - soit pratiquement absente des instructions officielles françaises en vigueur (voir l'analyse qu'en fait Joëlle ADEN dans son article, au chapitre 1.3. "La résistance des programmes français à la médiation linguistique", pp. 272-274). Il faudra encore très longtemps, sans doute, pour que le ministère et l'inspection des langues, toujours en retard d'une ou deux guerres, envisagent de l'introduire dans les épreuves du baccalauréat, où elle aurait pourtant dès à présent toute sa place.

 

Le numéro peut être commandé, ou les articles téléchargés (au prix de 5 € l'unité...) sur le site CAIRN.INFO.