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Le baccalauréat entre évaluation modélisatrice des apprentissages, évaluation certificative des connaissances et évaluation prospective des compétences
Le cas des épreuves actuelles de français au baccalauréat algérien
Mise en ligne 5 juillet 2016
PUREN_2016e_Remarques_épreuves_français_
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Cet article reprend une intervention faite aux Journées d’étude du Centre National de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle (CRASC), « De l'école à l'université : Pour un référentiel de compétences de base en français », Oran (Algérie), 4-5 juin 2015. Il a été publié postérieurement dans les actes de ce colloque sous le titre « Quelques remarques sur l’épreuve actuelle de français au baccalauréat algérien » pp. 49-65 in : GENDOUZ-BENAMMAR Naima (dir.), Le baccalauréat en Algérie et l’évaluation des compétences. Cas du français langue étrangère (FLE), Oran : Éditions CRASC (Centre de Recherche en Anthropologie Sociale et Culturelle), avril 2019, 200 p.


Résumé

 

On examine dans cette intervention l'un des problèmes structurels liés à l'évaluation de la langue française au baccalauréat, et qui tient aux trois grandes fonctions qu'elle se retrouve assumer. 1) Cette évaluation, comme toute évaluation certificative terminale, modélise fortement en amont les pratiques des enseignants et les attentes des élèves : plus on s'approche de la fin des études secondaires, et plus on travaille au plus près des contenus et des modes de l'examen terminal, de sorte qu'on n'enseigne/apprend moins à pratiquer la langue, qu'à passer les épreuves terminales de langue. 2) Si la discipline reste purement scolaire, c'est-à-dire si elle est enseignée-apprise jusqu'à la fin des études secondaires avec un objectif d'apprentissage et non pas d'usage, qui plus est dans un cadre pédagogique privilégiant la transmission/réception, son évaluation ne peut certifier que des connaissances, et non des compétences. 3) L'évaluation en langue au baccalauréat est supposée attester en même temps une compétence des futurs étudiants à utiliser la langue comme outil de travail pour leurs études universitaires : il est pourtant évident qu'elle ne peut remplir cette autre fonction, non pas seulement en raison des conditions actuelles de l'enseignement-apprentissage scolaire de la langue française, mais plus fondamentalement parce qu'elle est contradictoire avec les deux précédentes.