Analyse didactique de la Postmethod condition de B. Kumaravadivelu :

éclectisme et didactique complexe des langues-cultures


La version française de ce texte a été rétirée aujourd'hui du site, après sa mise en ligne en mars 2022. Elle va en effet être publiée prochainement chez un éditeur (L'Harmattan), possiblement en version écourtée. La version française sera remise en ligne dès que j'aurai récupéré mes droits d'auteurs (après 3 ans...).

La version anglaise reste disponible (2022b-en).

Note en date du 24 août 2023


Présentation

 

Bala KUMARAVADIVELU MAHWAH (désormais « B.K. »), longtemps professeur à l'Université d'État de San José (Californie), s’est fait connaître internationalement en 1994 par un article intitulé "The Postmethod Condition: Emerging Strategies for Second/Foreign Language Teaching", publié dans la revue TESOL (Teaching English to Speakers of Other Languages), très diffusée chez les enseignants d’anglais langue étrangère à travers le monde. Il critique dans cet article, et dans ses travaux ultérieurs, toutes les méthodologies constituées comme étant inadaptées aux cultures locales. Sa cible principale est l'approche communicative, dominante dans l'enseignement international de l'anglais langue étrangère (ALE),  en tant qu'instrument de perpétuation du colonialisme américain, ainsi que l'éclectisme méthodologique, qu'il considère encore dépendant des méthodologies constituées. Il promeut au contraire la construction par les enseignants d'ensembles cohérents de stratégies théorisées par eux-mêmes à partir de leurs propres pratiques situées.

 

Dans ce long article de 40 pages, j'étudie l'évolution des travaux de B.K. au cours de sa carrière au moyen de plusieurs outils personnels d'analyse : les différentes formes d'éclectisme, et leurs logiques ; les différentes matrices méthodologiques disponibles; les perspectives méthodologique, didactique et didactologique d'une "didactique complexe des langues-cultures" ; les modèles en tant qu'interfaces indispensables entre les pratiques et les théories ;  les approches multi- et pluri-méthodologiques; les caractéristiques du paradigme de la communication ; l'opposition entre le paradigme d'optimisation-substitution et le paradigme d'adaptation-addition.

 

Si je partage la visée principale de B.K., qui est de redonner le pouvoir aux enseignants sur le terrain, en les considérant comme des chercheurs sur leurs propres environnements et pratiques, ainsi que nombre de ses critiques vis-à-vis des méthodologies constituées dominantes, dont l'approche communicative, j'explique dans cet article mon désaccord sur certaines de ses analyses et propositions, qui souffrent à mon avis de deux contradictions importante : il promeut des modes d'enseignement-apprentissage situés,  mais il construit ses propositions sur une seule problématique de référence (les effets de la mise en œuvre de l'approche communicative dans l'enseignement de l'anglais international dans les pays du Tiers-monde) ; il dénonce les effets pervers des cohérences globales des méthodologies constituées, mais il promeut la construction par les enseignants eux-mêmes de leurs propres cohérences méthodologiques. On ne sera pas surpris, enfin, que je pointe dans les constats, analyses et propositions de B.K., tous les problèmes générés par le fait qu'il ne se situe jamais dans le cadre d'une didactique des langues-cultures constituée en tant que discipline autonome.